CANCHY -Le comportement de l'enfant chez les assistantes maternelles

Publié le par Alain MONTI

 

Il faut toujours 

parler à l'enfant

A l'initiative de l'Association des assistantes maternelles de la Picardie maritime, (AAMPM), une réunion-débat avec deux psychologues a permis de mieux appréhender les troubles comportementaux de l'enfant.

En organisant, mardi, cette réunion entre les assistantes maternelles et deux psychologues du centre médico-psychologique (CMP), Josette Vanhove ne pensait pas si bien répondre aux attentes des adhérentes de l'AAMPM qu'elle préside. Un débat enrichissant s'est, en effet, très vite engagé entre les deux représentantes du CMP, Stéphanie Ancia et Géraldine Deromédi et la quarantaine de personnes présentes, auxquelles s'était jointe Anne-Marie Sagot, le maire, de la commune. La méthode de travail qui avait préféré le dialogue à l'exposé magistral, a facilité l'exercice en permettant l'intervention d'un grand nombre de participantes.

 Première notion abordée, la séparation a fait l'objet d'un longue discussion à partir de situations vécues à l'occasion de la première journée de garde. On évoqua le rituel d'accueil et son accompagnement les jours suivants que l'on peut envisager de diverses manières pour faciliter la séparation. "On est sollicité bien souvent par les parents qui ont des difficultés à quitter leur enfant même s'ils ont confiance" a expliqué Mme Deromédi, ajoutant qu'une période d'adaptation est bien souvent nécessaire. Et la psychologue de se référer à l'expérience de la Maison verte ouverte par la psychanaliste Françoise Dolto "comme lieu de socialisation pour enfants accompagnés d'un parent jusqu'à l'âge de 3 ans." Si, dans la salle, on reconnaît que deux ou trois périodes courtes d'adaptation sont souvent suffisantes avant la séparation, on objecte "que ce n'est pas toujours évident car les parents confient généralement leur enfant au dernier moment." Les anecdotes se succèdent, nombreuses et parfois cocasses. Mais toutes les interventions procèdent du souci constant d'établir une relation de confiance mutuelle, notamment avec l'enfant. Et pour consolider cette confiance "Dolto part du principe que le professionnel doit s'adresser à l'enfant de façon à ce que la maman devienne la troisième personne sans être toutefois exclue de cette relation à trois. Plus le discours qui accompagne l'accueil sera simple, plus il accentuera la sincérité et la confiance" a encore expliqué Géraldine Deromédi.

Au fil de la discussion, discours et parole sont devenus les maîtres-mots de tous les conseils prodigués. "En parlant à l'enfant, vous lui apprenez à grandir et c'est sur vos paroles qu'il va assembler le puzzle de l'environnement qui l'entoure" a poursuivi Stéphanie Ancia. Même si les deux psychologues ont reconnu qu'il n'y avait pas de réponse à tout, elles ont mis l'accent sur la nécessité de "toujours expliquer ce que l'on fait. L'essentiel c'est la parole quitte à dire son impuissance à trouver une réponse."

On n'échappa pas aux questions sur la propreté. Ni sur le fameux doudou décrit comme "une possibilité de faire exister la maman quand elle n'est pas là. Si l'enfant le lâche c'est peut-être qu'il se sent en sécurité."

Mais c'est la régression de l'enfant que redoutent surtout les assistantes maternelles avec son lot de difficultés à gérer comme, par exemple, le refus de s'alimenter. Ce phénomène qui survient souvent après la naissance d'un bébé à la maison, "permet à l'enfant de se ressourcer, mais risque, par contre, de devenir pathologique si il s'installe. Concernant le refus de s'alimenter, ne dramatisons pas car ça peut être source d'un enjeu terrible" a tenté de rassurer Mme Deromédi.


Comme on le voit, le débat a été riche et constructif. Il a ouvert quelques pistes susceptibles d'appréhender plus sereinement les difficultés quotidiennes de la profession d'assistante maternelle.

                                                                                                                                                                 ALAIN MONTI

Qu'avez-vous appris à la faveur de ce rendez-vous ?

Corinne Loisel, 41 ans, Abbeville

"J'ai trouvé cet échange enrichissant et très utile. Ce n'est toujours pas facile de gérer certaines situations conflictuelles avec les enfants. En pronant le dialogue,  les deux intervenantes ont su nous indiquer quelques pistes afin de faire face aux difficultés et surtout favoriser un climat de confiance avec les enfants."

 

Amina Benquet, 47 ans, Epagnette

"Ce que j'ai retenu d'essentiel c'est que le dialogue est important pour le développement   de l'enfant car il favorise un climat de confiance. Il permet aussi de mieux gérer les  difficultés qui peuvent surgir au cours  de la journée. Il ne faut pas oublier que les parents  nous confient ce qu'ils ont de plus cher au monde."

 

 

Chantal Gourlain, 52 ans, Millencourt-en-Ponthieu 

"J'ai été très intéressée malgré mes  seize années de métier. Je sors de cette réunion  avec  le sentiment d'être mieux armée  pour appréhender autrement les  difficultés  susceptibles de surgir à tout moment de la journée.  Dorénavant, j'agirai  dans un autre  état d'esprit pour favoriser  le dialogue."  

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