NEUILLY-L'HÔPITAL - Soirée théâtrale en picard

Marie-Antoinette 
a été plébiscitée

L'association Neuilly 2000 et son président, Thierry Balesdent, ont été bien inspirés de faire appel à la troupe des anciens élèves d'Ailly-le-Haut-Clocher pour leur soirée théâtrale de samedi dernier. 

Devant un formidable public tout entier acquis et disposé à s'amuser des bons mots puisés dans la langue régionale, les dix comédiens amateurs dirigés par René Leleu, se sont acquittés avec brio de leur contrat, alliant sincérité et joie intérieure au cours de leur prestation. 

On a ri, et même beaucoup ri jusqu'à l'hilarité, des répliques et des mimiques de Phonse, de Juliette, d'Adèle, de Bébert et de leurs amis, tout au long des comédies ou vaudevilles écrits par des auteurs picardisants connus, tels que Bernard Grenu, René Normand ou Gustave Devraine. L'affiche proposait, aussi, deux oeuvres de Léopold Simons, mais en patois du Nord, celles-là. La mise en scène de personnages plutôt roublards mais sympathiques, empêtrés dans des mélis-mélos nourris de quiproquos, a fait chavirer de bonheur le public.

Pour Marie-Antoinette Testu, interprète de la très maniaque Sidonie dans No moeson (de Gustave Devraine), ce fut aussi un retour aux sources. En retrouvant les planches de la scène de son village d'origine, la comédienne a ressenti un petit pincement au coeur. "Je me suis produite ici-même, au sein d'une troupe théâtrale que dirigeait le curé, voilà une quarantaine d'années. Alors, rejouer dans ce village que j'ai quitté, devant ma famille et mon public, c'est tout de même un exercice difficile !" Marie-Antoinette n'a pas eu, finalement, de souci à se faire. Le public n'a pas boudé son plaisir. En plébiscitant la prestation de la troupe et, plus particulièrement, celle de Marie-Antoinette, il a fait la démonstration qu'il était prêt à en redemander quand le spectacle est de qualité. 


ALAIN MONTI